Argentine 2005, Mardi 25 : de Cabra Corral à Tafi del Valle
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Mardi 25 octobre 2005 : de Cabra Corral à Tafi del Valle
← Gymnocalycium schickendantzii - S482
L'itinéraire d'aujourd'hui promettait un beau voyage au coeur des vallées Calchaquies, en passant par Cerrillos, Alemannia et Quebrada del Rio Las Conchas, et de magnifiques paysages.
J'avais prévu de lister 10 taxa photographiés à S482 : Cleistocactus baumannii, Echinopsis silvestrii, Gymnocalycium saglionis et G. schickendantzii, Opuntia anacantha, O. sulphurea, Parodia microsperma (syn. P. argerichana), Pfeiffera ianthothele, Trichocereus terscheckii et T. thelegonus - pas mal pour un seul arrêt ! Mais où se trouve S482 ? J'ai voulu jouer au plus futé, et à chaque fois qu'un arrêt présentait des signalisations routières qui permettaient de nous situer, je les prenais en photo. Je réalise seulement maintenant que une fois traduite cela indique “Dans 300 m - Déviation, passage difficile”. Bon sang ! Je ne me souviens pas de cet arrêt aussi bien que des autres, il me semble seulement avoir marché une éternité, plié en deux pour passer sous ou à travers les branches basses de la forêt, et préoccupé par l'avertissement de Guillermo de faire attention aux tiques qui tombent des arbres et essaient de s'insinuer sous la peau - très agréable! De quoi détourner son attention des cactées!
Les lichens, les plantes épiphytes poussant sur les rochers et les arbres suggèrent que cet endroit reçoit une quantité non négligeable d'humidité. Beaucoup de cactus semblaient en excellent état, éclatant avec vigueur, mais hélas, sans fleur (exception faite d'un G. saglionis et des petites fleurs de Pfeiffera). Le site S483 est unique : EL Anfiteatro - l'Amphithéâtre dans la Quebrada del Rio Las Conchas - aucun cactus photographié, mais ouah, quelles formations rocheuses! Ici, des esprits imaginatifs avaient nommé chacune d'entre elles- retour dans le folklore et l'histoire ? Ou inventions récentes dues à d'inventifs auteurs de guides touristiques ? Qui sait ? Parmi les noms exotiques citons La Garganta del Diablo, EL Sapo, EL Fraile, EL Obelisco, Los Castillos etc., à la sonorité plus romantique aux oreilles anglaises (et allemandes), et qui perdraient une partie de leur magie à la traduction.
← Acanthocalycium thionanthum - S484
J'ai regardé sur Google pour plus d'informations sur cette Quebrada et appris un nouveau langage : “l'anglais géologique” avec des phrases comme “strate Néogène” et “Strate du Groupe Salta Cretacé-Tertiaire sont exposées….ont été déposées dans le bassin du rift Salta. Le calcaire Yacoraite de couleur claire constitue la roche mère et la roche réservoir des ressources en hydrocarbure trouvées dans le bassin du rift”. Honnêtement, je ne sais pas ce que cela signifie, mais ça sonne bien quand je regarde mes photos. Je suis sûr que Rob, Ian et Cliff pourront compléter un peu ces informations et surtout les expliquer.
L'autre particularité agréable d'El Anfiteatro était les sons de guitare et de flûte d'un couple de musiciens locaux. Guillermo me dît qu'ils sont présents à chaque fois qu'il visite ce site - nous devinons qu'il y a un système de roulement. Woody avait trouvé l'emplacement parfait pour son grand-angle 14 mm, mais il y avait un problème - comment capturer ce paysage sans y inclure aucun de ces bus remplis de gens.
A 12h30, nous sommes arrivés à S484 où nous avons trouvé un autre Parodia microsperma : ssp horrida (syn. P. dichroacantha). Comme je ne connais pas très bien le genre Parodia, j'inclus les noms de divisions qui sont maintenant considérés comme synonymes de P. microsperma. Il y avait aussi Acanthocalycium thionanthum (en fleur !) et des Gymnocalycium : G. saglionis et G. spegazzini. C'est un milieu très hostile (du moins pendant que nous y étions), un vent fort éparpillant les chapeaux aux alentours et les plantes poussant sur une roche très friable - trois pas en avant, puis deux pas en arrière. Je cheminais de cactus en cactus à partir d'un A. thionanthum à fleur jaune, en prenant en photo chaque plante intéressante se trouvant sur ma route. Je devais avoir une de ces allures - celle d'une femme enceinte de 6 mois avec mon chapeau tassé sous mon t-shirt ! Il faut mettre sa vanité dans sa poche lors de ces voyages !
Nos amis avaient fait de leur mieux pour installer le pique-nique journalier à l'abri du bus, mais je suis sûr que qu'il y avait une quantité non négligeable de sable dans mes sandwiches au fromage et à la viande.
← Maihueniopsis boliviana - S486
Nous avons 'avalé les kilomètres', et après trois heures et demi de bus nous avons été heureux de nous dégourdir les jambes sur le site S485, parmi les Acanthocalycium ferrarii, Gymnocalycium spegazzini, Parodia microsperma (syn. var. cafayetensis), Tephrocactus weberi et Trichocereus pasacana. La majorité des T. weberi que nous avons vue présentait une spination blanche mais celui que j'ai photographié avait une belle spination de couleur jaune.
Nous nous sommes arrêtés dans les environs du musée de Pachamama à Amaiche del Valle, près de Hosteria Ruinas del Quilmes, où nous étions venus le 16 octobre. Un arrêt de courte durée pour faire le plein et rajouter encore quelques beaux souvenirs. Puis, une surchauffe du moteur provoqua un arrêt non-programmé au site S486 où nous avons encore pris des photos de Maihueniopsis boliviana, d'Opuntia sp. et de T. pasacana.
Nous avons craint qu'un autre arrêt non-programmé soit nécessaire car l'autobus peina à atteindre le haut de la colline. Avions-nous donc tous grossi pendant le voyage ? Bien au contraire ! L'exercice quotidien et la maladie 'Clifftonnaire' m'avaient aidé comme beaucoup d'autres à me débarrasser aux bons endroits de quelques kilos superflus. Mais nous avions tous acquis une large gamme de souvenirs - certains réglementaires, provenant des magasins et des marchés touristiques, d'autres moins formels, comme les jolies roches ramenées lors des divers arrêts et qui glissaient à nos pieds. Je présume que certaines d'entre elles ont été par la suite expédiées aux Etats-Unis - j'ai peur de penser au coût - tandis que certaines étaient laissées à des milliers de kilomètre de leur endroit de collecte d'origine - déroutant les géologues qui suivront nos traces de pneu.
S487, le dernier arrêt du jour, où nous avons été stupéfiés par la taille des Lobivia (Soehrensia) bruchii (considéré comme Echinopsis, proche des Trichocereus etc.. dans d'autres systèmes de classification). De nouveau, nous trouvions des plantes en bouton mais aucune fleur. Voir ces plantes âgées dans leur milieu naturel m'incita à me reposer la question (encore) de l'utilité de ranger tant de taxons divers dans un seul genre. Jusqu'alors j'avais toujours considéré Lobivia comme un genre incluant des plantes beaucoup plus petites que celles-ci. Tout avait-il été fait de travers dès le début ? Il faut que je relise l'histoire du fractionnement du genre Echinopsis. J'entends des rumeurs selon lesquelles la tendance au fractionnement du genre Echinopsis serait inversée - la tendance balance habituellement entre les extrêmes - espérons que cela se fixera à un point que les “simples mortels” pourront apprécier et comprendre. J'ai eu plaisir à voir bruchii dans l'habitat, indépendamment du nom de genre, et je réalise maintenant que j'ai peu de chance de voir les deux exemplaires que je détiens dans des pots de 6 cm atteindre cette taille en culture. La question inévitable de l'âge de ces plantes reste encore une fois sans réponse.
Paul Shipsides et moi eûmes le plaisir de chasser un lézard autour d'une roche, le prenant en photos (beaucoup de photos juste de la roche) avant de monter à l'arrière du bus et de faire les derniers kilomètres jusqu'à l'hôtel Tafi del Valle, où je suis parvenu à persuader Chris de voir un docteur, qui l'a gratifié d'une “injection avec grande aiguille”, ce qui a incité les autres à aller modérément mieux, quand à Chris il allait considérablement mieux au petit déjeuner le jour suivant.
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Auteur : Paul Klaassen.
Traduction : Alain Laroze, Antoine Senni, Bernard Gallardo, Claudine Laveze, Jean-Luc Loroy, Marie-Élisabeth Laffite, Odile Wolff, Patrick Cazuguel, Pierre Gambart, Véronique Cucchi
Relecture et mise en page : Alain Laroze