Les parasites et nuisibles
Cet article date de quelques années et la législation a évoluée depuis. De nos jours, nombre de phytosanitaires mentionnés ont été retirés du commerce. Il devient de plus en plus difficile de faire des traitements curatifs.
Tout collectionneur de cactées, plantes grasses ou autres végétaux, se pose un jour ou l’autre les questions suivantes.
C’est quoi cette bestiole ?
Je fais comment pour m’en débarrasser ?
Voici un article qui vous permettra de répondre à ces deux questions.
Le but n’est pas de faire une liste de tous les produits phytosanitaires du commerce, ou bien de donner l’énième recette de grand-mère à l’efficacité douteuse et généralement très toxique ! Vous trouverez quelques recommandations afin d’éviter l’apparition de ces parasites, la description de traitements manuels ainsi que des informations sur les traitements chimiques autorisés en France.
Tout d’abord il est bon de rappeler que les produits phytosanitaires sont des composés chimiques toxiques pour les insectes mais aussi, à des degrés divers, pour tous les autres êtres vivants, dont l’homme ! C’est pour cela que de nombreux produits sont interdits d’utilisation en France. Ces produits chimiques dangereux doivent être manipulés avec précaution, il faut respecter les doses recommandées, ne pas faire de mélange avec d'autres produits, bien se protéger lors des traitements (gants, lunettes) et se laver les mains après utilisation.
Toutefois, l'utilisation de ces produits est quelquefois indispensable, ils seront donc utilisés de façon raisonnable et avec les précautions adéquates.
Les traitements préventifs avec des doses diluées d'insecticide sont absurdes et inefficaces. Lors d'un traitement à dose diluée, la quantité de produit toxique n'est pas suffisante pour tuer les insectes, donc inefficace ! De plus, ces insectes développent une résistance aux produits toxiques, qui sera transmise aux générations suivantes. À plus ou moins long terme les traitements seront sans effet. Il faut donc contrôler régulièrement l'état sanitaire de sa collection et traiter avec le produit adéquat et avec la bonne dose, ni plus, ni moins.
Les cochenilles
Les cochenilles (Coccoidea) forment la famille des insectes homoptères Sternorhynches qui comprend plus de 7 000 espèces. Ces insectes suceurs de sève, très prolifiques et nuisibles, mesurant quelques millimètres de long, sont parfois nommés «poux des plantes » en raison de leur pièce buccale (le rostre) qui leur permet d’aspirer la sève. Depuis les civilisations précolombiennes, elles sont utilisées pour faire le rouge carmin produit à partir de Dactylopius coccus.
Les cochenilles ont trois stades de développement : l'œuf, puis la nymphe qui est mobile et enfin l’adulte. La femelle adulte peu mobile se fixe sur l’épiderme de la plante afin de se nourrir puis pond de nombreux œufs très petits. Leur prolifération pouvant provoquer la mort de la plante, se produit en climat sec et chaud ou bien pendant un hiver doux, s’il y a une mauvaise ventilation.
Il existe principalement trois grands types de cochenille :
1) Les cochenilles avec un corps mou, et sans bouclier protecteur. Elles se protègent sous des filaments cireux et duveteux blancs, elles ressemblent donc à des petits flocons de coton.
- Cochenille farineuse des serres (Pseudococcus adonidum)
- Cochenille blanche (Pseudococcus citriculus)
- Cochenille australienne (Icerya purchasi)
2) Les cochenilles avec un corps mou, et couvertes d’un bouclier protecteur cireux (Diaspididés ou diaspine). Leur forme est similaire à de minuscules coquilles d’huîtres.
- Cochenille des arbres fruitiers à pépins (Diaspidiotus piri et D. ostraeiformis)
- Cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi)
- Cochenille du poirier (Epidiaspis leperii)
- Pou de l’oranger (Chrysomphalus aonidum et C. dictyospermi)
- Cochenille noire des agrumes (Parlatoria zizyphii), Cochenille serpette des agrumes (Lepidosaphes citricola et L. gloweri)
3) Les cochenilles avec un corps durci par de la cire ou de la laque (anciennement Lécanidés, actuellement Coccidés), plus connu sous le nom de cochenilles à bouclier.
- Cochenille du pêcher (Eulecanium persicae)
- Cochenille des serres (Saissetia hemisphaerica)
- Cochenille de l’olivier (Saissetia oleae)
- Cochenille floconneuse de la vigne (Pulvinaria vitis)
- Lécanie du chêne (Parthenolecanium quercifex)
- Lécanie de la vigne (Parthenolecanium corni)
Traitements
S’il n'y a que quelques plantes infectées, il est préférable de faire un traitement manuel qui sera plus rapide, plus économique et plus respectueux de l'environnement que l’utilisation de produits chimiques.
Traitement manuel
Déloger les insectes avec un petit bout de bois (cure dent, allumette), puis traiter les zones contaminées avec une petite brosse ou pinceau imbibé d’alcool, mais faire attention de ne pas blesser l’épiderme de la plante.
Traitement avec un produit de contact à base d’huiles minérales (“Anti-cochenilles”)
Les cochenilles respirent principalement par la peau. En pulvérisant des huiles minérales, les pores des insectes sont bouchés provoquant leur mort. Néanmoins, il faut éviter de traiter les plantes à épiderme couvert de cire (la pruine), sous peine de voir disparaître leur couche superficielle. On utilisera la dose recommandée la plus faible.
La pruine est une couche cireuse, voir légèrement poudreuse, sur l’épiderme, qui protège la plante des agressions extérieures, comme le soleil. Cette protection se dissout en présence d’un corps gras, comme de l’huile minérale. La plante sans cette protection devient beaucoup plus sensible au soleil… et beaucoup moins esthétique.
Insecticides de contact
On trouve dans cette catégorie les traitements à base de bifenthrine (“Polysect”, “Kiros”, “Talstar”), de pyrèthrines et d'extraits végétaux (“Insecticide pour plantes”) ou de roténone (“Insecticide végétal”). Ces produits, très actifs sur les larves, sont généralement moins efficaces sur les cochenilles adultes et leurs œufs recouverts d'une substance cireuse qui les protège des pesticides. Il est possible d'ajouter des agents mouillants (savon noir, liquide vaisselle, à raison de 15ml pour 10l) afin de favoriser le contact du produit chimique avec les insectes.
Quelques insecticides de contact :
- Les organochlorés (organohalogénés) : ils sont très peu biodégradables et donc s'accumulent dans les écosystèmes pour plusieurs décennies, voire des siècles. Le DDT ou Endosulfan sont interdits d’utilisation.
- Les organophosphorés : ils sont le fruit de la recherche sur les gaz de combat pendant la seconde guerre mondiale. Moins toxiques que les organochlorés, ils sont largement utilisés comme le malathion, Diazinon. À noter que les produits suivants sont interdits : Acéphate, Parathion, Phosalone.
- Les carbamates : peu de produits sont autorisés, citons l’Iprovalicarbe, par contre les Carbaryl, Carbofuran, Aldicarbe sont totalement interdits.
- Les dérivés du pyrèthre : ils sont présents chez les Chrysanthemum, couramment appelés chrysanthèmes. Ils sont extraits des végétaux puis utilisés comme insecticide, les pyréthrines sont très vite dégradées dans la nature.
- Les pyréthrinoïdes de synthèse : ils ont une toxicité considérable envers les insectes (dont les auxiliaires de l'agriculture comme les abeilles) et agissent par contact, ils sont donc utilisés à des doses très réduites. Ils sont biodégradables et non persistants dans le milieu édaphique, par contre ils sont très toxiques pour les milieux aquatiques. Un des plus connus et utilisés est la bifenthrine.
Insecticide systémique
Les produits systémiques à base d’imidaclopride (“Pucerons systémique Bayer”, “Confidor”, “Polyaxe”), se révèlent extrêmement efficaces sur les cochenilles, mais aussi sur les poux des racines, pucerons et autres insectes suceurs de sève. Ce type de produit se mélange à l'eau d'arrosage, traverse l'épiderme ou est assimilé par les racines de la plante pour circuler dans la sève afin d'empoisonner les parasites qui s'en nourrissent.
Il est souvent judicieux et plus efficace de faire un traitement manuel des plantes infectées puis de faire un traitement chimique sur toute la collection.
Afin de protéger les abeilles il est recommandé de ne pas faire de traitement sur les plantes en floraison, ou bien d'isoler celles-ci des insectes butineurs (mettre un voile de protection, fermer la serre ou bien grillager les ouvertures, etc…)
Plus d'informations sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coccoidea
Les poux des racines : Rhizoecus falcifer
Cousins des cochenilles et des pucerons, mais en plus petit, ils font environ 0,5 à 1 mm et se logent au niveau des racines. Ils forment des petits amas poudreux plus que cotonneux, blancs crème avec des reflets bleuâtres. Si une plante stoppe sa végétation sans raison apparente, il convient de vérifier l’état sanitaire des racines afin de rechercher les traces de ces parasites.
Le fort pouvoir hydrophobe des amas leur permet de rester au sec pendant les arrosages même très copieux. Ces petites bêtes s'installent surtout pendant la période de repos, là où la terre est sèche. En cas de forte invasion, la plante peut mourir rapidement. Le traitement préventif consiste à enterrer des granulés d'insecticide pour le traitement du sol une ou deux fois par an. Pour une modeste invasion, il suffit de laisser tremper vos plantes avec une solution d’imidaclopride. Par contre en cas de forte invasion, il faut nettoyer les racines en éliminant la terre contaminée et les laver.
Les pucerons
Ces petits insectes de la famille des Aphidoidea regroupent environ 4 000 espèces dont 250 sont des nuisibles agricoles. Ils mesurent 1 à 4 mm et sont de couleur verte, rose, rouge, noire, brune, bleue ou jaune. Ils possèdent une pièce buccale qui forme un rostre ou proboscis qui leur permet de sucer la sève. Ils sont très prolifiques et ont une aptitude à résister aux traitements chimiques en quelques générations. Ils sont peu présents sur les Cactacées à part sur quelques fleurs, mais peuvent infester d'autres succulentes. Les coccinelles font partie de leurs prédateurs, tandis que les fourmis « élèvent » ces bestioles afin de collecter le miellat qu'ils produisent. Ce miellat, sucré, va permettre le développement d'un champignon, la fumagine, qui se traduit par la formation d'un dépôt noir sur les plantes. Ce voile n'est pas dangereux en soi, il est inesthétique et peut empêcher une bonne photosynthèse.
Traitement avec de l’eau savonneuse, ou un quelconque insecticide à base de pyréthrines de préférence.
Les acariens : tétranyques tisserands, araignées rouges
Ces minuscules acariens parasites, qui ne sont pas des araignées bien que possédant 8 pattes, sont difficilement observables. Les femelles mesurent 0,5 mm de long tandis que les mâles ne mesurent pas plus de 0,3 mm. Les œufs sphériques d'un diamètre inférieur à 0,1 mm sont lisses, blanchâtres et translucides puis prennent un aspect jaune nacré avant l’éclosion. Les œufs de T. cinnabarinus sont rose-mauve. Les larves sont de taille réduite et possèdent 3 paires de pattes ; quant aux nymphes, elles sont morphologiquement semblables aux femelles adultes. Ces parasites tissent des minuscules toiles, là où les tissus végétaux sont les plus tendres (apex des Cactacées, jeunes feuilles) et où ils sont en mesure de sucer la sève. L’épiderme de la plante se décolore pour devenir jaune brunâtre, elle peut mourir en cas d’invasion importante. En effet ces insectes ont une capacité de prolifération extraordinaire, favorisée par une atmosphère chaude et sèche (appartement, serre, véranda, été). Ces parasites peuvent détruire le bourgeon terminal de la plante qui devient inesthétique, mais produira probablement des rejets.
Deux types de Tétranyques tisserands peuvent être rencontrés :
- De couleur jaune, plus ou moins verdâtre, généralement présent dans les serres :
Tetranychus urticae Koch : ils peuvent avoir une couleur plus orangée, ce sont les formes hivernantes.
Tetranychus Ugarov
Tetranychus turkestani et Nikolski ( T. atlanticus Mac Gregor)
- De couleur rouge brique : Tetranychus cinnabarinus Boisduval
Il ne faut pas confondre les araignées rouges microscopiques avec Phytoseiulus persimilis, petit acarien rouge vif, assez gros pour être vu à l'œil nu. Celui-ci est un bon prédateur des tetranyques et autres acariens, donc plutôt utile !!!
Le Phytoseiulus persimilis est très vorace et peut donc exterminer entièrement un foyer de tétranyques. Il engloutit plus de cinq araignées rouges adultes et pas moins de 20 œufs ou larves par jour. Quand il n’y a plus de proies, il meurt. Contrairement à l’araignée rouge, le phytoseiulus n’aime pas l’air sec. L’humidité de l’air est surtout importante pour les œufs et les très jeunes acariens prédateurs.
Le Phytoseiulus est commercialisé à l’état de nymphes et d’adultes sur vermiculite dans un petit tube. Il suffit de répandre les auxiliaires en les saupoudrant sur les plantes dans un endroit à l’ombre. Avec un petit tube, on peut traiter environ 25m².
Prévention
Vaporiser régulièrement les plantes par temps chaud très sec, bien ventiler.
Traitements
Les insecticides utilisés contre les cochenilles et les pucerons sont peu efficaces. Les traitements efficaces sont à base de Dicofol (bientôt interdit d'utilisation) ou de Tébufenpyrad.
Le Dicofol est un acaricide organochloré proche du DDT, c’est un sous-produit de la chloration du DDT (interdit en France). Le Dicofol fait l’objet d’un retrait définitif depuis le 24/03/2009, mais avec un délai de distribution valable jusqu’au 30/09/2009 et une autorisation d’utilisation jusqu’au 30/03/2010. Il est commercialisé sous les noms suivants : Araignées rouges RPJ (Scotts), Ivanox R (Bayer), Vilmorin Acarivil D (Oxadis).
Le Tébufenpyrad est un autre produit très efficace, et autorisé, contre les acariens, c’est un pyrazole de synthèse commercialisé sous les noms d’Acarifa (BASF) ou de Masai (BASF).
Plus d'informations sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9tranyque_tisserand
Les thrips
Les thrips constituent l'ordre des Thysanoptères (Thysanoptera). Ils sont de taille minuscule, inférieure à 2 mm, avec le corps allongé, pourvus de 4 ailes étroites et d'une pièce buccale piqueuse suceuse asymétrique. Ils se reproduisent très vite quand il fait chaud. Le thrips de Californie est le fléau des cactées.
L'aspect et les conséquences des attaques sont semblables à celles des attaques des Tétranyques (“araignées rouges”). Les feuilles ou l’épiderme prennent un aspect grisâtre et piqueté, c’est le résultat d'innombrables piqûres nécrosantes. Les attaques de Thrips ne présentent pas de toiles blanches comme chez les Tétranyques, mais se caractérisent par de minuscules déjections noirâtres ponctuant les zones décolorées. La croissance de la plante est ralentie voire stoppée.
L’action préventive, dans une serre, est de suspendre des petits panneaux englués de couleur bleue, qui attirent les adultes volants. Il faut utiliser environ une plaquette par 100–200 m2 de serre. Cela ne permet pas d’éradiquer une population, mais permet de suivre son évolution, afin d’optimiser les traitements.
L’installation d’une moustiquaire ou des filets sur les ouvertures d'une serre permettent de limiter le passage des insectes venant de l’extérieur, dont les thrips.
La lutte biologique est difficile à mettre en œuvre chez un particulier. Elle consiste à introduire des acariens, prédateurs principalement le Neoseiulus (Amblyseius) cucumeris, ou bien des punaises anthocorides (Orius insidiosus).
La lutte chimique est difficile, car ce ravageur est résistant à la plupart des pesticides. Les pulvérisations doivent couvrir de façon homogène toutes les parties des plantes. Il faut traiter tôt le matin ou tard l’après-midi, car ce sont les moments où les thrips sont les plus actifs et risquent donc d'être le plus en contact avec le pesticide. Renouveler l’opération toutes les semaines jusqu'à l'éradication. Alterner les groupes chimiques des pesticides utilisés afin d’éviter l'accoutumance des thrips à une matière active et n’utiliser qu’un produit chimique à la fois.
Les anguillules ou nématodes
Les Nématodes (Meloidogines) sont des vers ronds, qui vivent dans le sol et sur certaines plantes. Ils sont souvent minuscules, de 0,2 à 1mm de long, et peuvent pénétrer dans les racines, bloquant ainsi la circulation de la sève et donc causant la mort. Les plantes atteintes arrêtent leur croissance et ne fleurissent plus.
La lutte est difficile, mais on peut tenter d’immerger la plante durant 24 heures dans un anti-parasitaire dilué, comme le 1,3-dichloropropène, Oxamyl, Phenamiphos. Sinon il faut couper les racines malades jusqu’au ras du collet et traiter le sujet comme une bouture. Il faut impérativement détruire le terreau, le pot, les parties malades et dans les cas les plus graves la plante à cause de la facilité avec laquelle le parasite se propage.
Les mouches des semis ou sciarides
Petites mouches de deux millimètres, plus connues sous le nom de mouches de terreau, elles sont inoffensives, mais les larves sont redoutables. Elles attaquent le collet et les racines des plantes.
Prévention
Les substrats trop humides ou trop tourbeux favorisent le développement de ces insectes, l'utilisation de papier collant jaune permet d'évaluer la contamination en piégeant les adultes.
Traitements
Lors d'une invasion importante, il faut faire un traitement avec un bon insecticide systémique qui permet d’éliminer les larves. Les mouches, elles, sont éliminées par un insecticide ménager, comme les bombes 'anti-insectes volants' ou 'anti-moustiques'.
http://www.jardinage.net/ctrlecorav/?id=2208
http://www.prpv.org/index.php/fr/protection_des_cultures/fiches_maladies_et_ravageurs_par_culture/cultures_maraicheres/la_mouche_des_semis
http://www.syngenta-agro.fr/synweb/parasite_fiche_428_428_2_Mouche-des-semis.aspx
Les cicadelles
Petits insectes Homoptères, piqueurs, suceurs, s'attaquant à pratiquement tous les végétaux. Ils font partie de la famille des Flatidés et sont récemment apparus en Europe (vers 1980). Les Cicadelles blanches ou Cidadelles pruineuses sont d'origine américaine et mesurent à peine un centimètre. Elles protègent leurs oeufs et les larves par des sécrétions cireuses et fibreuses blanches. Les larves se développent à la mi-mai et vivent sur la face inférieure des feuilles, puis les adultes apparaissent en juin. Elles aspirent la sève avec leur appareil buccal et produisent une cire blanchâtre avec du miellat qui favorise l’apparition de la fumagine. Elles ne sont pas résistantes au froid, mais avant de disparaître, elles déposent leurs œufs dans les interstices du végétal.
La lutte chimique se fait avec de bons insecticides pour cochenille. Il faut faire trois traitements et attendre une semaine entre chaque application.
La lutte biologique se réalise avec l’insecte Neodryinus typhlocybae.
Les aleurodes ou mouches blanches
Minuscules mouches (Aleyrodoidea) de 3 mm, elles sont un fléau qui sévit principalement dans les serres et s'attaquent à de nombreuses plantes. Avec leur rostre, les adultes sucent la sève des plantes. Elles s’envolent quand la plante atteinte est secouée, car elles demeurent sur la face inférieure des feuilles. Les plus connues sont l'aleurode des serres, l'aleurode du tabac et l’aleurode floconneux des citrus (Aleurothrixus floccosus).
Il faut utiliser des produits anti-pucerons en faisant trois traitements à 5-6 jours d’intervalle, afin de détruire les nouvelles générations. Changer fréquemment d'insecticide car elles deviennent résistantes.
Une recette de grand-mère qui est efficace sur les fuchsias consiste à répandre du marc de café au pied des plantes infestées. On peut supposer que les aleurodes sont très sensibles à un des composants du café, peut être la caféine dont on a déjà démontré la grande toxicité envers les gastéropodes.
Les cloportes
Crustacés terrestres (Oniscidea) avec un exosquelette rigide, segmenté, de couleur jaunâtre-brun pâle à noirâtre en passant par le gris. Il existe plus de 3 000 espèces connues dont plus de 160 en France.
Les cloportes ont besoin d'humidité et se trouvent donc dans les endroits humides et sombres : sous les feuilles, sous les écorces, dans le bois mort et sous les pots. Ils n’occasionnent pas de dommages directs aux plantes, mais emportent la terre, ce qui est préjudiciable pour les racines et par conséquent, pour la croissance de la plante.
La lutte est simple, il faut éliminer manuellement puis attirer les individus cachés avec une pomme de terre coupée en deux, ils en sont friands.
Les fourmis
Les fourmis de la famille des formicidés (Formicidae) sont des insectes sociaux qui forment des colonies. Ces colonies de quelques dizaines à plusieurs millions d'individus sont les fourmilières. Elles se sont adaptées à presque tous les milieux terrestres et souterrains.
Les fourmis se distinguent des autres insectes par des antennes avec un coude marqué et par un pédoncule en forme de perle formé des premiers segments abdominaux. C’est ce pédoncule intercalé qui donne à l'abdomen une plus grande mobilité. La plupart des fourmis sont sans ailes, sauf pour les individus reproducteurs.
Les fourmis peuvent occasionner des dégâts indirects en favorisant la prolifération des parasites, pucerons ou cochenilles dont elles exploitent le miellat. Ou directs, par élimination du substrat lors de la construction de galerie ou d’une fourmilière. En général ce sont 400 à 800 kg de sol qui sont creusés, mobilisés, transportés, maçonnés pour construire un nid. À l’extrême les ouvrières de l’espèce Atta peuvent déplacer jusqu’à 40 tonnes de terre sur une surface de 100 mètres carrés !
Le traitement à base de poudre, gel ou liquide à pulvériser est à appliquer sur les zones contaminées. La substance active est généralement du diméthylarsinate de sodium à 2%, mais il existe aussi le Fipronil à 0.05%, ou Diazinon à 15g/l
Le Fipronil appartient à la famille chimique des phénylpyrazoles. C’est un insecticide connu sous le nom de Régent (BASF). Etant très soluble et stable dans l'eau, il présente un danger de pollution pour les eaux de ruissèlement et souterraines.
Il est aussi utilisé en produit anti-parasitaire externe vétérinaire (puces et tiques) pour les chiens et les chats (Frontline)
Les gastéropodes : escargots et limaces
Les gastéropodes (Gastropoda) forment la famille qui regroupe les escargots et les limaces. Ces mollusques se régalent des succulentes, surtout des plantes à l’épiderme tendre. Pour les voir apparaître, il suffit d’attendre une nuit fraîche et humide, sinon il faut suivre les traces de baves zigzaguant un peu partout. Un des prédateurs naturels est le hérisson.
La lutte écologique : il faut savoir qu’ils n’apprécient guère de se déplacer sur des surfaces rugueuses qui déshydratent la pellicule de mucus sur laquelle ils se déplacent. Il suffit donc de répandre autour des plantes des éléments rugueux comme de la cendre, de la sciure de bois, des coquilles d'œufs en miettes, des disques de ponceuse. Une autre technique mais plus barbare consiste à remplir une soucoupe remplie d'un peu de bière, les gastéropodes raffolent de ce breuvage. Il faut un récipient à bord suffisamment haut pour que le retour post dégustation soit impossible !
La lutte chimique : il existe dans le commerce différents anti-limaces sous forme de granulés colorés. En cas de contact avec un gastéropode, il provoque sa mort. Il est préférable de ne pas utiliser les anciens produits anti-limace, car ils sont très toxiques et provoquent la mort des animaux (hérissons, certains oiseaux) qui consommeraient les gastéropodes intoxiqués.
Préférer un produit qui contient du Bitrex, un additif avec une très forte amertume, qui permet d'éviter les risques d'absorption par l'homme et par les animaux domestiques.
Il existe aussi des formulations à base de phosphate ferrique (FERRAMOL), toxique pour les mollusques, mais quasiment inoffensif pour les mammifères. C'est un produit utilisé en agriculture bio.
Les rongeurs
Les rongeurs des champs, souris, rats peuvent faire de nombreux dégâts en grignotant nos plantes. On suppose que c’est la soif qui les pousse à les manger pour se désaltérer, ou bien simplement un manque de nourriture. Pourquoi ne pas leur mettre un peu d’eau ? Une autre solution consiste à piéger l’animal avec une tapette ou un piège, fromage à pâte cuite ou croquettes pour chien sont de très bons appâts. Il y a aussi l’empoisonnement avec des produits à base de strychnine ou avec d'autres raticides-souricides.
Les lépidoptères : Chenilles et Papillons
Les papillons ne sont pas nuisibles, par contre les larves dévorent l’épiderme et les feuilles. Elles sont très mobiles et agiles, mais retournent systématiquement dans leurs cachettes. Celles-ci sont façonnées avec des feuilles qui sont reliées entre elles par de la soie blanche.
Une élimination manuelle est possible et rapide. Il est bon de noter que certaines chenilles ont une activité nocturne. Il existe un traitement biologique à base de Bacillus thuringensis, qui est une bactérie spécifique pour la lutte contre les chenilles, donc sans danger pour l'homme ou pour les prédateurs naturels des chenilles. Ce produit est disponible dans les jardineries sous l’appellation “Anti-chenille biologique”.
Du côté des insecticides, il y a les traitements à base de Pyréthrine ou de Roténone qui agissent aussi sur les pucerons, aleurodes, punaises, vers, etc.
Note et information
Lisez bien la composition sur l’étiquette pour savoir si votre produit convient. En effet, ce qui compte ce ne sont pas les noms commerciaux des produits mais leurs substances actives.
Ne traitez pas sans raison.
Ne mélangez pas les traitements sauf s’il y a une indication de la part du fabriquant.
Ne surdosez pas les produits.
Traitez dans un endroit bien ventilé, protégez-vous et lavez-vous les mains.
Lors de l’utilisation dans un endroit confiné, comme dans une serre, il est judicieux voire nécessaire de ventiler dans les jours et semaines à venir, car le produit peut se diffuser dans l’atmosphère et provoquer des intoxications. Il est fortement recommandé de condamner temporairement les accès et de faire un affichage clair et précis si une autre personne que vous peut accéder à la serre.
Information sur les produits de traitement autorisés en France : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
Article de Wikipedia sur les insecticides : http://fr.wikipedia.org/wiki/Insecticide
Auteur : Olivier Arnoud
Publié le : 2009/08/16
Photos : Adeline, Anne-Marie, Janine, Jean Didier, Jean-Jacques , Pieter, Sébastien, Yann
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